LE RETOUR DU COUCOU
La douceur printanière interpelle un oiseau qui répond par un joyeux "coucou" prometteur. Et l'on croit à ses chants malgré les gelées de la lune rousse et les Saints de glace qui s'installent pendant plusieurs jours. On espère que tout ira mieux, que le langage de cet oiseau sera plus, beaucoup plus qu'un simple "coucou" et qu'enfin, il sera fidèle et d'un coup d'ailes, effacera ses fantaisies, ses caprices, son comportement douteux. Et l'on attend. Parce qu'attendre, c'est espérer, c'est mériter ce qu'on espère. On est déçu. Une fois encore. Une fois de plus. Car cet oiseau, inventeur du jeu de "cache-cache", se déleste de ses promesses, pondues ça et là, dans les nids bâtis par d'autres oiseaux qui assurent gîte et nourriture à l'intrus. Un jour peut-être, l'on saura que le coucou est un menteur, un imposteur et que son chant ressemble à celui des mauvaises sirènes. Alors, on n'entrera plus dans son ballet, le repoussant d'un maître coup de balai ! Marcel Bénézit Ligny, le jeudi 16 mai 2002
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