DES CHAINES :     

pour la mort ou pour l'amour ?                   

 

Souvent j'ai entendu parler du "travail à la chaîne", dans les usines où les bruits assourdissants et les cadences soûlent les ouvriers et les détruisent, physiquement et moralement. D'autres travailleurs, en d'autres lieux de surcharge et de surchauffe de labeur, assis ou debout, peinent en des rythmes de production, intensive et peu valorisante.

 

Et récemment, c'est dans un hôpital qu'un médecin m'a confirmé, suite à mes propos un peu provocateurs, que certains actes, médicaux, radiologiques, "oui, on peut dire que c'est du travail à la chaîne !"

 

Depuis, je comprends mieux que les patrons, les grands, ceux qui plafonnent entre terre et ciel (royaume de leurs ambitions à dimension financière), éliminent les ouvrières et les ouvriers, des "maillons faibles" du travail à la chaîne Ainsi, des centaines, des milliers, des millions (nous parlons à l'échelle planétaire) de maillons sautent.

 

De ce fait, le chômage installe des poubelles, lestées de maillons faibles, de ceux qu'un système de société engendre, utilise, use, broie et abandonne en des abîmes de détresse, de désespérance, de drames.

 

Qui osera parler de "main dans la main" pour une chaîne d'amour ?

                             Marcel Bénézit