DES METIERS ET DES HOMMES

 

Souvent, au cours de la scolarité, on parle "d'orientation" pour celles et ceux qui seront, demain, dans le monde du travail.

Et être "bien orienté" n'est pas chose aisée, malgré les appréciations des professeurs, les résultats obtenus et les désirs (les rêves ?) des intéressés. Quantmain009.htm aux choix d'une "carrière professionnelle", on sait que ce n'est pas forcément "le bon choix"…

Boileau n'écrivait-il pas : "Soyez plutôt maçon si c'est votre talent". Hélas ! on ne prône guère, de nos jours, les beautés du travail manuel. Pourquoi se salir les mains pour de "basses besognes ?"

Le nom lui-même du métier s'efface pour céder la place à des termes obscurs. Ainsi, on ne dit plus "le paysan" mais "l'industriel agricole", "le technicien agricole". Le boulanger qui pétrissait et cuisait la pâte pour du bon pain (Salut à toi, père Tronchet qui, désormais, brasse les nuages !), devient "un employé en terminal de cuisson", la femme de ménage, "une technicienne de surface" et le ramoneur, "un intervenant en génie climatique".

Face à ce vocabulaire insipide, à défaut d'être sages, essayons de raisonner : "vingt fois sur le métier, remettons notre ouvrage" et soyons tout à fait conscient qu'il n'y a pas de sots métiers, il n'y a que de sottes gens !"

 

 

Marcel Bénézit