Ces citations sont extraites de : "Le déshonneur russe" – Buchet / Chastel -, un livre écrit par Anna POLITKOVSKAÏA, journaliste russe dont le seul parti est celui des victimes. Elle fut plusieurs fois en péril, vu son esprit d'indépendance, son réalisme face aux dramatiques événements vécus en Tchétchénie.

Anna est morte, assassinée.

Est-il nécessaire de demander par qui ?

-   Pourquoi l'as-tu tué ?

-   Je ne sais pas.

-   Pourquoi lui as-tu coupé les oreilles ?

-   Je ne sais pas.

-   Pourquoi l'as-tu scalpé ?

-   Mais c'est un Tchétchène !

-   Compris !"

Tiré de l'interrogatoire d'un soldat de 19 ans, de la 22ème brigade du ministère de l'Intérieur de la Russie, stationné en Tchétchénie pendant l'été 2001, par un officier d'instruction du parquet de Grozny. Leurs noms ?

Que leurs noms tombent dans l'oubli !

"Nous continuons à semer Poutine pour récolter Staline. Ce n'est pas une sensation agréable."

"Chez nous, certains tueurs d'Etat se sont vite transformés en salauds d'Etat, en maîtres infâmes qui, sur commande, exécutent sommairement."

"La Russie de Poutine est encore plus souillée moralement que celle d'Eltsine, elle ressemble à une décharge couverte de ronces et jonchée de débris."

"Riche de son expérience au KGB (devenu le FSB), Poutine est rusé et habile."

"Et nous ? Nous nous sommes réjouis de pouvoir de nouveau ne pas réfléchir. Poutine pense pour nous. Mais pourquoi, me demande-t-on, Poutine est-il coupable de tout ? On

ne peut pas l'accuser de tous les péchés ! Si, on peut. Et même, il le faut. Notre pays a un passé marqué par une servibilité, tout le monde a l'habitude de s'aligner sur le tsar, notre père."

Marcel Bénézit