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POUR NOUS RAFRAICHIR LA MEMOIRE

 

Au mois de juillet 1948, alors que nous coupions l'herbe au "Pré du frère", deux vaches étant attelées à la faucheuse mécanique, nous avions allumé un bon feu de bois. La température était si basse que mon père et moi, nous avions les mains et les doigts glacés.

 Les annales nous l'apprennent : l'été 1740, par son froid, roussit le sarrazin en Bretagne, et dans la nuit du 6 au 7 août, le gel fit périr la vigne et d'autres récoltes. Durant toute cette année, la plus froide des trois derniers siècles, pas une semaine ne fut sans trombes de pluie froide. En juillet et en août, les soirées furent glaciales. Partout, on allumait du feu.

 En 1788, au mois de juillet, un certain dimanche, la nuit fut totale en plein jour. L'obscurité surgit soudain, et à 6 heures 30, un "ouragan de grêle", d'une largeur de 22 kilomètres, formé à la Teste, en Gironde, traversa la France d'ouest en est. Les grêlons de 250 grammes, dévastèrent récoltes, toitures, gibier, et forêts de la Loire, jusqu'à la frontière belge. En certains endroits (Blois et Crépy-en-Valois), les grêlons, formant une épaisseur de 80 cm de glace, mirent  trois jours à fondre.

Marcel Bénézit