Deux mots…deux maux : Ça va ?

 

Ça va ?

Ça va !

 

Mais nous sommes tous, plus ou moins, menteurs, et si nous grattons, nous nous apercevons que sous le : "ça va ", il y a quelques soucis de santé. Et si nous déballons nos maux, nous constatons très vite que notre interlocuteur, lui aussi, est patraque et "bien plus atteint"que nous. Et quand nous abordons les soins, c'est presque une pharmacie. Et si l'avalanche des souvenirs d'interventions chirurgicales se déclenche, elle nous engloutit très vite, et si personne ne vient à notre secours. . .

 

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- Ça va ?

- Ça va !

- Ça va bien ? T'es sûr ?

- Mais oui, puisque je te le dis !

- Tu vois que ça ne va pas tout à fait bien...

- Mais si, mais si, ça va 

- Déjà, tu piques ta crise, la preuve que ça ne va pas si bien que ça ! !

Et l'on peut continuer longtemps ainsi...

 

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- Ça va ?

- Et toi, ça va ?

- D'après toi ?

- Ben, je ne suis pas docteur.

- Un petit peu, tout de même.

- Tu rigoles ?

- Dans ton regard, je vois que tu as l'œil du connaisseur. Alors, d'après toi, je vais bien ?

Etc, Etc. Etc....

 

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Docteurs, spécialistes, infirmières, infirmiers, internes dans les hôpitaux, à leur entrée dans la chambre du malade :

- Ça va.

Sans que l'on sache si c'est une question ou une affirmation. "Trop de malades", "Trop pressés",  "Pas assez de personnel", "Trop de si, pas assez de ça"...

A croire que "ça ne va pas bien" pour beaucoup de gens, pour beaucoup de choses, dans notre système de société...

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Dernière version ?

 

- Ça va ?

- Ça va !

Et l'un des deux compères meurt subitement. D'un arrêt du cœur. 

- Ça va plus, dit le survivant qui, lui aussi, meurt. Pas d'un arrêt cardiaque. Logique : on a toujours dit qu'il n'avait pas de cœur !

 

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 Marcel Bénézit.